Mémoire vive / Côté professionnel

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De la découverte de vos ancêtres à la transmission de vos histoires et souvenirs de famille

mardi 9 avril 2013

H comme Honoré

Honoré est le deuxième prénom de mon grand-père Alfred, et je trouve qu'il illustre parfaitement la deuxième partie de sa vie, passée à servir et "honorer" son pays.
Nous l'avions laissé au début de la semaine dernière, quittant son Lauragais natal pour intégrer l'école de Saint-Maixent et débuter une carrière militaire.

Je ne sais absolument rien de la scolarité d'Alfred à Saint-Maixent ; encore moins sur les circonstances de son entrée. D'après mon arrière-grand-père, son futur beau-père, "Monsieur le futur est très bien noté et a brillamment satisfait aux examens d'entrée et de sortie de Saint-Maixent". Voilà ce qu'il écrit dans une lettre qu'il adresse à l'époux de sa deuxième fille et dans laquelle il parle en termes élogieux de son futur nouveau gendre.

Pour ma part, j'imagine qu'il a dû y trouver l'ordre et la discipline, mais il a dû surtout découvrir la camaraderie, le fait d'être entouré de jeunes hommes de son âge. Quel changement pour un fils devenu unique !

©Jourda

A la sortie de Saint-Maixent, Alfred est affecté au 13e régiment d'infanterie, installé à Nevers. Le voilà donc sur les terres de sa futur belle-famille. Sa mère Marie Rey, est décédée à Saint-Paulet, dans l'Aude, le 25 janvier 1932. Son père a fini sa carrière comme surveillant de travaux aux chemins de fer du midi ; son supérieur hiérarchique n'est autre que le père de l'homme chez qui Alfred va rencontrer celle qui va devenir son épouse, Anne-Marie.

Anne-Marie Grandioux, ma grand-mère, est née à Lormes dans la Nièvre, le 1er aout 1905. Elle est est la fille de Joseph Pierre et de Marie Monot.

Anne-Marie et sa mère Marie - ©Jourda

Son père est négociant en vins. Elle est l'aînée d'une fratrie de quatre enfants. C'est une jeune fille puis une jeune femme au caractère bien trempé, très indépendante. Elle est néanmoins très proche de ses frère et sœurs.

Anne-Marie à gauche avec ses deux soeurs et son frère - ©Jourda

Quand Alfred rencontre Anne-Marie, il a 26 ans et il est sous-lieutenant. Il travaille et étudie pour obtenir le grade de capitaine. Son futur beau-père le décrit ainsi : "c'est un bel homme, blond, figure rasée, bien planté [...] quoique de bonne taille, 26 ans, très sympathique, manières très simples, doit avoir un excellent coeur et le sentiment de famille très développé [...] d'origine modeste, c'est un travailleur [...].

Ils se fiancent...

...puis se marient le 8 juillet 1933 à Lormes.

Anne-Marie et son père Joseph, Alfred en arrière plan - ©Jourda


Anne-Marie et Alfred - ©Jourda


Le couple part s'installer à Nevers, où la vie s'organise. Nevers n'est pas très éloigné de Lormes, les frères et soeurs ainsi que leurs conjoints se retrouvent régulièrement. Un premier enfant, une petite fille nait en 1935, puis viendra un garçon en 1938 et encore un autre garçon en 1940.
D'après les photos, il semble que ce soit des moments heureux, plein de gaité : tous s'entendent, les beaux-frères s'apprécient, les cousins également. Chaque naissance est célébrée, le nouveau-né est accueilli aussi bien par ses frères et sœurs que par ses cousins. Seul le décès de Joseph Grandioux, survenu en 1936, vient entaché ces jours heureux. Mais la famille soudée fait face autour de sa veuve, Marie appelée "Mamène" par ses petits-enfants. Puis, ce sera autour d'Alfred de perdre son père Paul, qui décède le 3 avril 1939, chez son fils, à Nevers où il résidait depuis quelques temps.

Paul Jourda et sa petite-fille - ©Jourda
Les rumeurs de guerre deviennent de plus en plus persistantes. Alfred est devenu Capitaine. Il sait qu'en cas de conflit, il partira au front, faire son devoir. Je ne pense pas qu'il doute un seul instant de l'issue victorieuse d'un conflit. L'armée française vivait dans le souvenir de la guerre de 14, de ses combats héroïques, de ses sacrifices grandioses, de la supériorité de ses troupes sur les troupes allemandes. Mythologies, alimentant le sentiment patriotique...

Je ne sais pas quelle était la vision d'Alfred, son opinion sur ce qui était en cours. Mais je suis à peu près certaine qu'il n'avait  aucune idée de ce qui allait l'attendre et ce à quoi il allait être confronté. Sa famille également. Voici venir l'orage...








3 commentaires:

  1. Encore un très beau portrait, un de plus. Que j'aimerais avoir autant d'images de mes ancêtres...

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  2. Merci beaucoup Cyril, j'ai effectivement beaucoup de chance d'avoir tout ce "matériel" à disposition; non seulement les photos ont été prises mais elles sont arrivées jusqu'à nous, et j'ai pu faire identifier les personnes qui étaient dessus. Je les ai scannées, j'en ai fait des albums où les noms et les dates sont notés. Je vais à mon tour pouvoir les transmettre ! sur H comme Honoré

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  3. Toujours aussi intéressant. Merci.

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