Mémoire vive / Côté professionnel

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De la découverte de vos ancêtres à la transmission de vos histoires et souvenirs de famille

lundi 8 avril 2013

G comme Germaine

Troisième et dernier portrait choisi parmi ces femmes qui par leur alliance sont venues enrichir l'arbre généalogique des Dardaud.

Voici Germaine, elle est la bru de Flore.

©Dardaud 

Germaine Cosset est née le 15 mai 1904 à Charleville. Elle est la fille de Lucien et de Marie Franquet.

Lucien et Marie ©Dardaud 

Elle la première née du couple qui s'est marié en juillet 1903. Viendront ensuite Emile en 1905, Marie-Louise en 1906 et Lucienne en 1909. Le père est libraire à Charleville.
Lorsque la guerre éclate en 1914, la famille quitte les Ardennes et se réfugie dans le Val d'Oise, à Saint-Leu-la-foret. Lucien quant à lui s'est engagé, malgré ses 37 ans et la responsabilité de ses quatre enfants.
Marie gravement malade, décède en février 1915. Lucien est au front. Il est tué le 14 mars 1915 lors de la bataille des Eparges.


Voila donc Germaine et ses frère et sœurs orphelins de mère et de père à quelques semaines d'intervalle. Destin commun avec celui qui va devenir son mari, Paul Dardaud.

La fratrie se voit confier dans un premier temps à leur grand-père maternel qui est désigné comme leur tuteur. Un conseil de famille est instauré : il est composé de leur grand-mère paternelle, de leur oncle et de leur tante par alliance, de la sœur de leur grand-mère. Les enfants sont orphelins, certes, mais pas sans famille.

Germaine à droite ©Dardaud 

Par la suite c'est leur tante Blanche qui va être désignée comme leur tutrice. Elle est la veuve de leur oncle Léon Cosset, acteur dramatique. Artiste elle même, elle ne peut remplir ses obligations qu'à de rares occasions. 

Léon Cosset ©Dardaud

Léon Cosset ©Dardaud 
Lorsque Germaine atteint sa majorité, la tante Blanche sollicite une nouvelle réunion du conseil de famille dans le but de se défaire de ses obligations, invoquant l'incompatibilité entre une telle responsabilité et sa carrière devant la conduire prochainement outre-Atlantique. Le conseil se réunit le 30 juin 1925 à Mézières et prend acte de la démission de la tante. Il nomme à sa place Germaine, qui déclare accepter cette fonction et promet de la remplir avec zèle et fidélité.

A 21 ans, elle se retrouve ainsi responsable de deux jeunes gens bientôt majeurs, mais néanmoins à peine sortis de l'adolescence, et d'une jeune fille de 16 ans. Une lourde charge de famille pour une demoiselle de cet âge. Mais autre temps, autres mœurs : les décès, la guerre, le déplacement, la crainte au quotidien pour les siens, sont des facteurs qui aident à grandir et mûrir plus vite. Cela entacha peut-être son droit à la légèreté, à l'insouciance des jeunes années. Mais lui a-t-on vraiment laissé le choix ? La question ne s'est sans doute pas posée en ces termes, ni pour Germaine, ni pour ses frère et sœurs en passe de devenir adultes ; leur statut d''orphelin se gommait au fur et à mesure que les années passaient.

Quand elle devient tutrice de ses frère et sœurs, Germaine est sténodactylo. Elle habite à Paris. C'est là qu'elle va faire la connaissance de Paul Dardaud, lors du mariage de son frère Pierre.

Paul et Germaine ©Dardaud 
Ils se marient en décembre 1927, à la mairie du 7e arrondissement de Paris. Très vite, le couple emménage à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. Deux fils naîtront de cette union.

La fratrie quant à elle restera toujours soudée.

Germaine à coté de son frère ©Dardaud 

Paul et Germaine ne quitteront jamais Suresnes et sa cité jardin. Germaine restera une femme active toute sa vie, elle ne renoncera jamais à son emploi de sténodactylo. Après-guerre, ils vivront une vie paisible, où enfants et petits-enfants tiendront toute leur place.

Leur histoire est à la fois spécifique et universelle ; ils appartiennent à cette génération qui, née au début du XXe siècle, le traversera. Ensemble, ils ont été témoins de toutes les évolutions technologiques, ont connu les bouleversements historiques, et se sont retirés discrètement, juste avant que ce siècle tumultueux ne s'achève.

2 commentaires:

  1. Première photo de Germaine, premier sourire, c'est magnifique, sur les autres photos également. Les visages des photos plus ancienness sont, comme dans toutes le familles, si graves.
    Très beau portrait de cette courageuse et belle jeune fille, responsable de ses frère et soeurs si jeune.
    Du côté de mon père, c'est sa soeur aînée, née d'un premier mariage, qui prit soin de son frère ainsi que de ses 4 frère (mon père) et soeurs nés du second mariage de leur père, tout en étant mariée, s'occupant de ses enfants (un par an) et tenant une boulangerie.
    Merci, bonne soirée,

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  2. Bonjour,
    Je tombe sur cette page alors que je fais des recherches sur une certaine Marie-Louise Cosset. Jeune femme qui a correspondu avec mon arrière-grand-père de 1928 à 1931. La correspondance est si riche que j'en ai écrit une pièce de théâtre, que nous jouerons bientot. Je cherche des informations sur cette femme, qui serait peut-être la soeur de cette Germaine Cosset. J'ai des photos de Marie-Louise, il y a un petit air mais je ne sais pas si c'est le style de l'époque ou une véritable ressemblance qui me fais dire cela.

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